Au géologue amateur comme au professionnel, le département des Alpes Maritimes offre,
dans une aire géographique relativement restreinte, une telle variété de terrain que
l’on peut dire que presque tous les types de roches y sont présentés (Mari, 1982).
Azur Géo Logic (localisée à Vence) est une entreprise passionnée par la géologie de sa région
et est heureuse de vous présenter son histoire géologique.
Il est important de noter dans un premier temps que l'histoire de la Terre couvre
approximativement 4,6 milliards d'années depuis sa formation à partir de la nébuleuse
solaire à nos jours et que les roches les plus anciennes de notre région datent,
quant à elles, d’approximativement 600 Ma.
L’histoire de la formation des couches géologiques de la région est complexe et imbriquée
dans de nombreux processus tectoniques et climatiques (formation de montagnes,
mouvements de plaques, variation des niveaux marins). Selon Mari (1982),
on peut y distinguer cinq zones de structures différentes :
La figure suivante présente une carte simplifiée de la structure des Alpes méridionales (Schreiber, 2010).
On ignore tout de l'histoire géologique de notre région entre 4500 Millions
d’années et 600 Millions d’années. D’après Mari (1982), les roches les plus anciennes
de la région (daté à 600 Ma), pourraient être la série Chastillon-Valmasque dans
le massif de l’argentera. Ces noyaux granitisés ont été repris dans plusieurs processus
de formation de montagne ce qui rend les reconstitutions délicates. La connaissance
que nous avons de ces périodes longues et reculées ne peuvent être que fragmentaire.
Entre approximativement 400 Ma et 245 Ma (période géologique Hercynienne), de nombreuses chaînes de montagnes dites « Hercyniennes » se sont formées. Malgré les processus d’érosion climatique, le « cœur métamorphique » de ces chaînes de montagnes ont subsisté jusqu'à l’heure actuelle dans notre département :
Entre 325 et 290 Ma, l’évolution des parties profondes de notre région se poursuit par l’intrusion de masses granitiques importantes. Cet épisode peut être illustré :
Au carbonifère, une luxuriante végétation prospérait sur les montagnes. De grandes failles favorisent l’apparition de zones d’effondrement dans lesquelles s’installent des lacs et des mares, occupées par une végétation comparable à la mangrove. La décomposition de ces végétaux, a donné des couches de charbon :
Lors des travaux de construction de l'autoroute A8, on a pu voir ces terrains carbonifères riches
en nombreuses empreintes végétales (www.cafnice.org).
A l’époque du Permien les distensions au sein de la croûte continentale
se manifestent en Provence par un jeu de grandes failles orientées Est-Ouest
qui forment des fossés d’effondrement. Ces grandes failles laissent échapper
des coulées de lave et des nuées ardentes.
Une intense activité volcanique règne donc dans l'Estérel. D'importants
édifices volcaniques rejettent de gigantesques coulées de laves,
parmi lesquelles des productions émanant d'appareils volcaniques
de type explosif, telles que les rhyolites.
Au cours du Trias la mer envahit une partie du domaine, formant sans
doute un large bras de mer entre les régions émergées Maures - Estérel - Tanneron d'une part,
et Mercantour d'autre part, régions sur lesquelles sévit une érosion intense (www.cafnice.org).
On trouve souvent reposant sur les schistes rouges permiens, (par exemple près de Guillaumes),
un conglomérat de base et des grès grossiers, témoins d'anciens rivages.
Les dépôts sont dans un premier temps ceux de lagunes sursalées avec du gypse. Le gypse
était exploité afin de produire du plâtre dans de nombreuses
localités : Nice, St Martin du Var, Grasse, Sospel, Lantosque.
Avec l’augmentation de la tranche d’eau, l’apparition de dépôt de calcaires magnésiens
marque la grande transgression de l’ère secondaire avec des fossiles caractéristiques
tels que les ammonites. Plus tard, l'érosion les criblera de trous, ils formeront des
roches très caractéristiques, les cargneules, bien visibles au Nord du Dôme de Barrot,
de Beuil à Péone et Guillaumes (www.cafnice.org).
Au cours du Jurassique et du Crétacé se déposent d'épaisses couches de terrains
sédimentaires sur les Alpes Maritimes. La carte simplifiée de la structure des
Alpes méridionales de Schreiber (2010) présentée en début de page est une bonne
illustration de l’ampleur de cette couverture sédimentaire sur les Alpes Maritimes.
Au Jurassique, les formations calcaires sont souvent compactes et de teintes
très claires, se sont formées sans doute au large de récifs de coraux.
Ces calcaires forment notamment :
Selon Mari (1982), à partir du Crétacé commencent et se succèdent les différentes
phases de la surrection de la chaîne Alpine. La collision entre
le continent Africain et le continent Européen est à l’origine de cette surrection.
La sédimentation se poursuit de manière saccadée, entrecoupée par des périodes
d’émersion et des dépôts de sédiment continentaux jusqu’au quaternaire.
Les terrains crétacés forment (www.cafnice.org) :
Au cours de l’éocène se dépose un calcaire gris fossilifère (nummulites) que l’on observe près du Col de Braus.
Au-dessus de ces calcaires, se déposent des marnes bleues qui atteignent plusieurs
centaines de mètres d'épaisseur près de Contes. Ces marnes forment les badlands
caractéristiques de l’arrière-pays Niçois : formation bleutée où la végétation
ne peux que difficilement se développer.
A cette époque une importante érosion des massifs cristallins a généré d’énormes
quantités de sable et galets. Les dépôts issus de cette érosion ont formé les Grés d’Annot.
Un golfe marin s'étend encore dans la région au sud de Vence. La mollasse
à pectens de Tourrettes sur Loup date de cette époque.
Pendant l’Oligocène-Miocène, se mettent en place des laves andésitiques.
Au travers de tuffs volcaniques et de brèches andésitiques, des témoins
ont été retrouvés à Biot, Villeneuve Loubet, Antibes et au Cap d’Ail.
Les andésites de Villeneuve Loubet ont été daté à 26 Ma.
La mer remonte encore jusqu'à St Martin du Var, formant un long estuaire.
L'érosion est très intense sur la jeune chaîne alpine, et le Var déverse
dans cet estuaire d'énormes masses de galets et de sable qui se cimentent
en donnant le poudingue pliocène. Puis la mer se retire définitivement de la région (www.cafnice.org).
Le paysage des Alpes maritimes se soulève doucement au-dessus du niveau de la mer,
et le Var quaternaire creuse sa vallée actuelle dans l'épaisseur de son delta pliocène.
Le poudingue devient ainsi bien visible sur les collines qui bordent le Var inférieur.
La carte simplifiée de la structure des Alpes méridionales (Schreiber, 2010)
met en évidence les dimensions importantes de cet ancien delta.
Comme dans le reste de la France, des périodes au climat chaud alternent
avec des périodes de glaciation. Des glaciers descendent du Mercantour.
On retrouve des moraines, traces de la dernière glaciation au voisinage
de Valdeblore et de St Martin Vésubie, et dans la Vallée des Merveilles.
La morphologie glaciaire actuelle sur des Alpes Maritimes est alors en formation (moraines, glacier rocheux…).
La figure suivante présente le glacier Rocheux du Corborant dans
la Vallée de la Tinée (Jomard, 2010)(Source Google Earth).
Danielle et Gilbert MARI. 1982. Mines et minéraux des Alpes Maritimes.
Jomard, H., 2006. Analyse multi-échelles des déformations gravitaires du Massif
de l’Argentera Mercantour. Université de Nice Sophia Antipolis. (In french). PhD Thesis 268p.
Schreiber, D., 2010. Modélisation géométriques 3D et champs de déformation
dans les Alpes du Sud. Université de Nice Sophia Antipolis. (In french). PhD Thesis 308p.